Extrait du magazine Tout Chien (voir le sommaire du Numéro 31)
Les clichés ont la vie dure et les chiens dits « dangereux » font malheureusement encore de nos jours l’objet du délit de « sale gueule ».
L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire), dans un rapport de 230 pages rendu en février dernier à la demande du ministère de l’Agriculture, a fait le point sur les morsures (quelque 10 000, si l’on s’en réfère aux seules déclarées) et les races de chiens en étant à l’origine. Il en ressort – une fois de plus – qu’il n’existe aucun lien entre la race d’un chien et le risque qu’il morde d’avantage qu’un autre.
N’importe quel chien peut mordre, quelle que soit la race ou type auquel il appartient, quelle que soit sa taille.
L’Anses explique que les chiens susceptibles de mordre sont les chiens : mâles adultes (entre 1 et 7 ans) ; ayant été séparés trop tôt de leur mère ; ayant eu peu de contacts avec des humains pendant les premiers mois ; souffrants de douleurs physiques et de dysfonctionnements neurologiques ou émotionnels.
Et de rappeler qu’« aucune étude scientifique ne met en effet en évidence un risque plus élevé de morsure par les chiens de catégories 1 et 2 dits "dangereux " (..). La dangerosité d’un animal doit donc être évaluée individuellement. »
L’Agence préconise que les enfants, tout comme les adultes possesseurs ou non de chien, soient sensibiliser aux risques de morsures. Comme en rappelant les signaux d’alerte, ceux de stress chez le chien et vont le pousser à mordre : léchage de la truffe, bâillements répétitifs, détournement du regard, etc.
Selon l’Anses, les éleveurs doivent également se montrer responsables afin « de faire coïncider les besoins du chien liés à sa taille, sa race, son caractère… avec les conditions de vie qu’il pourra avoir : petit appartement ou grande maison, possibilité de sorties régulières ou non, présence d’enfants en bas âge, etc. ».
L’Anses propose la création d’un observatoire des morsures « alimenté par les professionnels du secteur, comme les vétérinaires et les éleveurs, mais aussi par des contributions citoyennes ».
Enfin, l’Agence estime qu’il conviendrait d’augmenter le nombre des vétérinaires inscrits et habilités à pratiquer les évaluations comportementales.
Cela suffirait-il à abolir la loi sur les chiens dits « dangereux » ? Pas si sûr. Pourtant, les États-Unis, les Pays-Bas ou l’Italie, qui avaient adopté des catégorisations similaires, les ont abandonnées après avoir constaté leur inefficacité dans la réduction du risque de morsure.
C. P.
Photo : DR
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