Cocker americain

Race de chien à la une : Cocker américain

Extrait du magazine Tout Chien (voir le sommaire du Numéro 29)

Cocker américain : son principal atout est aussi son plus gros handicap

Beaucoup moins répandu que son cousin anglais, le cocker américain s’en distingue par une taille inférieure et une fourrure beaucoup plus abondante. Ce qui fait son charme est aussi ce qui freine les futurs propriétaires car une telle toison nécessite un entretien contraignant. Elle ne doit pas cependant occulter les nombreuses qualités de cœur du cocker américain.

Le cocker américain est l’archétype des chiens à fourrure. Mais si ce caractère concourt
indéniablement à son esthétisme et à l’attirance du public, il en rebute aussi une partie, qui craint l’important travail d’entretien qui va avec une telle toison.
Ce paramètre est, selon Dominique Cornet-Gougon, présidente du Spaniel Club Français qui gère la race, le premier facteur qui explique la préférence marquée du public pour le cocker spaniel anglais.

Dans l’ombre de son homonyme

Le cocker américain est en effet toujours resté dans l’ombre de son homonyme et enregistrait l’an dernier 319 naissances quand le britannique en totalisait 5 784.
Ce différentiel a toujours existé : 25 naissances pour le cocker américain en 1970 versus 7 466 pour le cocker anglais, 425 versus 4 877 en 1980, 601 versus 2 596 en 1990, 612 versus 3 892 en 2000 et 650 versus 1 866 en 2010. Depuis dix ans, le cocker spaniel anglais a de nouveau le vent en poupe et ses effectifs ont regrimpé, dépassant même les records qu’il enregistrait dans les années 80 puis au milieu des années 2000. Ceux du cocker américain sont certes restés stables mais toujours faibles.
Caroline Rousseau, présidente de la commission d’élevage du cocker américain au sein du Spaniel Club de France, souligne la grande différence entre les deux cockers, tant au niveau morphologique et de l’abondance de la fourrure (même s’il existe des sujets très fournis en fourrure parmi ses cousins britanniques) que sur le plan du caractère. « Je ne pense pas qu’un amateur de cocker américain s’orienterait vers un cocker spaniel », ajoute-t-elle.
L’histoire des deux cockers ne se superpose pas entièrement, tout au moins vers la fin de la sélection.
D’origine américaine, comme son nom l’indique, le cocker américain est une race qui a été
entièrement créée par un club de race. S’il est bien un cousin direct du cocker anglais importé aux Etats-Unis à la fin du XIXe siècle, le cocker américain est une race qui s’est forgée peu à peu en s’éloignant du type originel grâce à la sélection de certains sujets.

Heure de gloire dans les années 30 aux Etats-Unis

Fondé en 1881, l’American spaniel club (ASC) eut pour première mission d’élaborer un standard différent pour le cocker spaniel et le field spaniel. Reconnues séparément par l’American Kennel Club (AKC) né un peu après, les deux races faisaient à la fin du XIXe siècle l’objet d’un jugement distinct en expositions et furent réellement séparées en 1907. Dès lors, les naissances de cockers s’accrurent progressivement au point qu’il devint en 1936 le chien le plus répandu aux Etats-Unis. Et son heure de gloire s’éternisa puisqu’il conserva cette place reine pendant dix-sept ans !
En 1947, il représentait à lui seul 30 % de la population canine américaine avec près de 80 000
naissances annuelles. Les sujets nés aux Etats-Unis finirent par différer nettement de leurs homonymes britanniques au point qu’il devint impossible de conserver une seule et même race pour définir les deux types. Les éleveurs américains ont privilégié le côté esthétique du chien à ses qualités cynégétiques et les chiens ainsi obtenus sont plus petits, ont un corps plus court, un crâne plus arrondi et un museau plus carré.
A la demande de Mme Dodge, une éleveuse de cockers de type anglais, l’AKC reconnaît l’existence de deux types de chiens : le type anglais et le type américain et enregistre l’English cocker spaniel en tant que race à part en 1946. Le standard du type américain subit plusieurs modifications, au rythme d’environ une révision tous les dix ans, pour des questions de couleurs et de mésentente entre éleveurs. Le dernier remaniement date de 1999.

Maud Lafon

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