3. Chien sepulture de 4000 ans av J C.

Histoire: le chien dans l’archéologie

Extrait du magazine Tout Chien (voir le sommaire du Numéro 31)

Os, dents, crânes, analyses…Le chien dans l’archéologie est un vivier d’informations

C’était un honneur d’enterrer un chien avec soin au côté de son maître, contrairement à d'autres cas où on l'on a retrouvé des ossements de chiens mélangés à d'autres animaux. Ceci explique dans ce cas la position du chien en tant qu’animal consommé comme nourriture. Ces deux phases distinctes sont donc séparées par la transition du chien servant d'aliment et celui du chien allié à l'homme.

Des recherches archéologiques ont permis de mettre au jour des squelettes de chiens entiers à côté des sépultures humaines sans qu'il ne manque un seul os et tous placés d'un alignement respecté. C'était le temps du phénomène appelé « pacte d'alliance ».

Le plus souvent les chiens sacrifiés étaient des mâles, les femelles étaient réservées à la reproduction.

L’identification archéologique l’a prouvé grâce à la présence d’os péniens ainsi que la réduction du triangle basio-occipital des mâles en dessous du crâne, contrairement à un écartement de ce triangle chez les femelles. Puis grâce au processus occipital de l’orbite qui est arrondi chez les mâles, contrairement à celui crocheté chez les femelles.

Dans des couches préhistoriques résiduaires, on a retrouvé des ossements entassés avec des débris de poterie ainsi que des vestiges de chiens dans des cités lacustres datant de l'âge du bronze où on a prélevé des squelettes de chiens semblables à ceux d'aujourd'hui.

Sur des fresques rupestres datant d'environ 7 000 ans, on a retrouvé une scène avec un archer et sa meute de chiens chassant un sanglier.

Dans les grottes des montagnes de Tassili n'Ajjer en Algérie, on a retrouvé des fresques avec des chiens chassant le gibier auprès d'êtres humains datant d'environ 8 000 ans avant J-C.

On peut dire qu'à l'âge de la pierre polie, les chiens assuraient déjà la survie des hommes grâce à la chasse.

A chaque pays ses coutumes pour enterrer les chiens

Dans un village d’Israël, des chiens étaient enterrés à côté des maisons. On a retrouvé une sépulture humaine avec une main posée sur le thorax d'un jeune chien. Ce qui démontre les liens très étroits qui existaient déjà entre l'homme et l'animal.

Au Mexique, on a retrouvé des squelettes de petits chiens dans les tombes.

En Chine par contre, on a découvert surtout des figurines en terre et en grès datant de la dynastie des Hans.

Au Moyen-Orient, on a retrouvé des figurines de chiens en argile enterrées de chaque côté de la porte d'entrée de certaines maisons de Babylone. Ces figurines de chiens étaient censées représenter des divinités.

Dans l'ancienne ville cananéenne de Ashkelon, un cimetière pour chiens est retrouvé datant de l'époque perse. Des archéologues ont trouvé une sépulture de femme enterrée avec un chiot datant de 10 000 ans avant J-C. Dans la région de Perse, on a aussi retrouvé des pendentifs en bronze et en pierre polie représentant des chiens datant de 3000 ans.

Chez les Aztèques, on avait coutume d'enterrer un chien avec son maître. A défaut, si la personne n'avait pas de chien, on l'enterrait avec un chien de couleur rousse avec autour du cou un cordon de coton non filé.

Le rôle du chien était psychopompe, c’est à dire qu’il guidait l'âme du défunt vers le territoire des morts en le portant sur son dos pour traverser la rivière, dernière étape avant la disparition définitive.

Les chiens du Mexique n’étaient pas les seuls à être sacrifiés. Depuis des milliers d'années, on en a sacrifié sur tous les continents jusqu'aux îles les plus reculées. Dans toutes les cultures, on trouve des chiens inhumés auprès d'humains.

Le chien, guide de l’esprit du défunt

Au Guatemala, les indiens déposaient des figurines de chien fabriquées avec des feuilles de palme puis ils les déposaient aux quatre coins de la demeure en guise de protection.

Pour conclure sur le procédé de dépôt de chiens enterrés et découverts par des archéologues dans les fondations de maisons vieilles de plusieurs milliers d'années, on l'explique parce que ces chiens étaient les gardiens spirituels des lieux.

Comme dans divers peuples anciens, l'homme est poussé à inhumer ses morts avec des chiens car le chien est censé guider l'esprit d'un défunt dans le monde souterrain des neuf rivières. Puis, le processus de transformation du loup en chien s'étant déroulé rapidement en quelques générations, il faut s'imaginer que les habitants de ces premiers villages ont vu de leurs yeux cette métamorphose et la croyance populaire de l'époque en a déduit que le chien possédait donc une sorte de pouvoir magique.

On était capable d'inclure un chien dans une sépulture, surtout si le défunt était apprécié et important au sein de la communauté ; c'est parce que cela apportait une protection supplémentaire dans son esprit pendant son voyage dans l'au-delà.

Chez certains Amérindiens du nord-ouest, on voyait des gens se jeter sur un chien pour le tuer et le dépecer afin de le manger. Et ils s'imaginaient être alors possédés par un esprit mangeur de chien.

Le chien est aussi choisi pour représenter la divinité de la mort, ce qui explique le sacrifice des chiens placés dans les puits funéraires.

Momies de chiens : actes de piété

En Égypte antique, des milliers de momies de chiens ont été découvertes lors de recherches archéologiques.

La momification d'un chien était considérée comme un acte de piété puisque le chien jouait un rôle d'intermédiaire entre le donneur et le dieu Anubis. On offrait des Oushebtis, une sorte de cadeau votif, généralement finement sculptés et mis en place dans les tombeaux.

Le chien génie Douamoutef était représenté soit sur des fresques situées avant les pièces de momification soit sur des sarcophages de pharaons ou avec son buste sur les couvercles des vases canopes pour conserver les estomacs des défunts momifiés.

Le chien figurait aussi sur des artefacts et des ustensiles ; quelques exemplaires sont conservés au musée du Caire. Le chien était représenté sur les hiéroglyphes pour symboliser la victoire, le courage ou la peur suivant si le fouet du chien était levé ou baissé.

On a découvert un jeu en os datant de plus de mille ans avant J-C. Ce jeu est composé de pions à tête de chien et de chacal parcourant la tablette avec les mêmes règles que notre jeu de l'oie.

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