Grognement

DECRYPTAGE Le langage corporel du chien

Extrait du magazine Tout Chien (voir le sommaire du Numéro 26)

Depuis la domestication du chien, l’homme a sélectionné certaines races et a ainsi modifié leur comportement et leur possibilité de communiquer sur plan visuel et corporel.

Les chiens ont été, pour une bonne partie, sélectionnés pour lutter contre du gibier, des prédateurs, et même des hommes ou des congénères.

Chez le loup ancêtre du chien, le langage corporel est omniprésent, ce qui évite bien des combats inutiles en vue de sélectionner et d’intégrer des nouveaux loups dans une meute pour perpétuer la reproduction naturelle. Ce langage complexe est codifié par des attitudes et des rituels bien précis qui permettent d’accepter ou non un étranger dans une meute. Cela confirme que l’agression envers un intrus dans un territoire n’est pas une règle absolue chez le loup.

Une question de distance

Les déplacements, les positions du corps, des membres, du fouet, de la tête représentent le langage effectué à de longues distances. Le mouvement des oreilles, des babines, le dévoilement de la dentition, le regard, les mouvements du corps, des pattes et le hérissement des poils représentent le langage pour les distances très rapprochées.

Rentre aussi et surtout en ligne de compte, la règle du respect de la soumission, suivie des phases d’apaisement. Tous ces paramètres innés font du loup un des animaux les plus communicatifs de la planète. Mais pour le chien, il n’en est pas de même, puisque l’homme a supprimé en bonne partie tout le répertoire du canidé en lui imposant selon certaines races, un langage modifié et une morphologie divergente.

On comprendra alors pourquoi, il y a tant d’agressions chez les chiens lors des contacts ou des sorties.

Le cas des chiens de type bull

Prenons le cas des chiens de type bull, staff ou autre bull-terrier, qui ont été sélectionnés à l’origine pour combattre les taureaux pour aider les bouchers ou encore les chiens pour les paris des combats ou contre des hommes lors des batailles.

La masse musculaire et la configuration de la tête ont été anatomiquement sélectionnées pour d’une part faire de ce chien un animal impressionnant et dissuasif, mais en supprimant les traits de son ancêtre le loup.

En l’absence d’expressions faciales, ce type de chien Bull a réduit considérablement tout le répertoire des signaux de communication. De plus, il a comme certaines races de terriers, une sélection pour la lutte acharnée et soutenue sans se soucier des blessures et des souffrances infligées à l’autre. Le code du respect de la soumission en est alors considérablement affecté.

Pour le chien de type Bull, il a même été remarqué par des chercheurs que certaines femelles refusent l’allaitement et sont obligées de porter la muselière pour éviter qu’elles ne tuent leurs petits. D’autres études sur des jeunes Staffs de 6 à 8 mois placés ensemble montrent qu’ils se sont infligé de graves morsures.

Les perturbations comportementales sociales sont si graves que ces chiens sont incapables de se reproduire sans l’intervention de l’homme.

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