Extrait du magazine Tout Chien (voir le sommaire du Numéro 30)
Bulldog anglais : il va bien, merci
Hypertypé, inapte à l’exercice, malade… le bulldog anglais en a essuyé, des commentaires désobligeants. Pourtant, grâce à une politique de sélection vigilante, il va bien et n’est pas pénalisé par un physique extrême qui fait tout son charme. Ce phénomène britannique a d’ailleurs trouvé et fédéré son public et se porte très bien à l’écart des phénomènes de mode. Rencontre avec l’ancêtre d’un grand nombre de molosses.
Tout juste si ses propriétaires ne sont pas montrés du doigt dans la rue, voire agressés verbalement, taxés de posséder un chien malade, handicapé par son physique extrême. Le bulldog anglais est en effet, bien malgré lui, le modèle tant décrié actuellement de l’hypertype canin.
C’est pourtant un chien qui va bien et même de mieux en mieux, soutenu par un club actif et des éleveurs motivés. Depuis quelques années, ses effectifs se sont stabilisés autour de 2 000 naissances par an (2 025 l’an dernier après avoir franchi la barre des 2 000 naissances en 2013) et le cheptel français est de qualité et loin d’être pénalisé par des exagérations physiques. Il faut dire que cette race foule notre territoire depuis des décennies.
L’histoire du bulldog anglais se confond avec celle de la plupart des molosses et des terriers de type bull.
Son origine est très lointaine puisqu’il descendrait de molosses tibétains importés dans les îles britanniques par des navigateurs phéniciens. Ces chiens ont été sélectionnés par l’homme dans le but d’en faire des combattants hors pair, capables de combattre un taureau, d’où leur nom, « bull » signifiant taureau en Anglais. Ces combats étaient organisés par des bouchers car les croyances de l’époque stipulaient qu’après un combat la chair de l’animal était meilleure !
Des combats contre les taureaux
Le Bull Baiting ou combat contre les taureaux est une discipline qui serait née au XIIIe siècle. On raconte qu’en 1905 un comte anglais assista à un combat qui se déroulait sur ses terres, opposant deux chiens de bouchers à un taureau, qui l’enthousiasma au point d’offrir le terrain au boucher en échange de l’organisation d’un combat similaire chaque année. Cette pratique barbare connut rapidement les faveurs de l’ensemble de la société anglaise qui se passionna pour ces combats, en érigea des règles et organisa des paris en parallèle.
Devant un tel succès, l’accent fut encore davantage mis sur la sélection afin d’obtenir le chien de combat idéal : court sur pattes avec des épaules larges pour ne pas se faire encorner par le taureau et pour une meilleure stabilité, avec des rides profondes sur la face pour ne pas être aveuglé par le sang du taureau, un museau écrasé avec des narines très ouvertes pour pouvoir respirer sans lâcher prise, des mâchoires prognathes pour saisir fermement et verrouiller la saisie de l’adversaire et un caractère bien trempé avec une totale insensibilité à la douleur. Le Layback (profil incliné de la face), typique de la race, permettait ainsi que le chien ne s’étouffe pas quand il tenait sa prise.
Avec l’avènement des premières sociétés protectrices des animaux, ces combats barbares furent de plus en plus décriés et le parlement britannique interdit le Bull Baiting en 1835. Cette interdiction eut pour conséquence directe d’entraîner le déclin rapide de cette race trop spécialisée qui, dès lors, n’avait plus d’utilité.
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