Extrait du magazine Tout Chien (voir le sommaire du Numéro 5)
Bouledogue français : le plus molossoïde des chiens de compagnie
Le bouledogue français figure dans le trio de tête des chiens de compagnie depuis une petite dizaine d’années. Son look original, son caractère en or et sa joie de vivre permanente suffisent à justifier cette pole position dans le cœur des Français. Rencontre avec le plus molossoïde des chiens de compagnie.
Avec 6 261 naissances l’an dernier, le bouledogue français figure dans le Top 3 des races de compagnie (groupe 9), à quasi égalité avec le Cavalier King Charles et juste derrière le chihuahua. Et ce succès dure depuis de longues années puisqu’on enregistrait déjà près de 6 000 naissances en 2010.
Rappelons qu’en 1974 on ne comptait que 151 inscriptions provisoires au LOF, 486 en 1991 et 1600 en 2000. Le véritable essor de la race s’est opéré à la fin des années 2000.
« Depuis 6 ans, il y a une stabilisation qui ne semble pas fléchir et qui semble due au fait que les acheteurs de bouledogues deviennent des inconditionnels de la race et en reprennent », précise le Dr vétérinaire Jacques Mulin, éleveur, juge de la race et président du Cercle Européen du Bouledogue Français (CEBF) qu’il a fondé en 2004.
Si c’est au départ un phénomène de mode qui a permis au grand public de découvrir la race, il s’est donc pérennisé.
Petit molosse exilé dans le groupe des chiens de compagnie, le bouledogue français cumule les particularités qui font son charme et son originalité.
Son histoire tout d’abord est originale puisque, contrairement à son nom, le bouledogue français est né en Angleterre.
Un Anglais à l’origine !
Comme presque tous les molosses, même si cynologiquement parlant il ne peut être qualifié ainsi puisqu’il ne fait pas partie du groupe 2, il descend des molosses d’Epire et de l’empire romain, parent du bulldog britannique et des dogues français.
Même si ses origines sont très controversées, une théorie s’appuie sur le fait que les Anglais possédaient les ingrédients d’origine de la race, à savoir les bulldogs, qu’ils croisèrent avec des terriers pour en diminuer la taille suite à l’interdiction des combats de chiens au début du XIXe siècle. L’ancêtre de notre boule actuel est ainsi un petit dogue trapu, au nez camus et aux oreilles tombantes.
Les Français vont le « façonner »
Si l’origine est anglaise, ce sont en revanche les Français qui vont façonner la race en en fixant les caractères définitifs. En effet, au milieu du XIXe siècle, l’Angleterre connaît une grave crise économique qui conduit de nombreux ouvriers à émigrer vers le reste de l’Europe et notamment la France. Ces derniers amènent avec eux leurs « toys bulldogs ».
Parallèlement, à Paris, s’était développée une variété de chiens issus des ancêtres du dogue de Bordeaux et des ratiers, appelés « terrier-boules ». C’est probablement le croisement entre ces deux races qui donnera naissance au bouledogue français, vers 1880, année de la création de l’Amicale des amateurs de bouledogues français.
Une des évolutions majeures est l’apparition de sujets aux oreilles dressées. Huit ans plus tard, la Société centrale canine enregistre le premier sujet dans son livre généalogique.
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