Extrait du magazine Tout Chien (voir le sommaire du Numéro 19)
Boxer : une autre vision du molosse
Incarnation du gentil molosse, le boxer n’a (presque) plus besoin d’être présenté. Parmi les premières races françaises dans les années 80, sa notoriété a été grignotée par d’autres races plus à la mode, notamment chez les molosses, mais le boxer a conservé un public fidèle et revendique toujours plus de 2 000 naissances par an. Sympathique et athlétique, il incarne une autre vision du molosse.
Il est l’image qui vient en tête quand on évoque un molosse. Le boxer en a toutes les caractéristiques physiques et est d’ailleurs souvent utilisé dans l’art pour représenter ce type de chien.
Incarnation de la joie de vivre, c’est un chien bien connu et apprécié sur notre territoire pour ses qualités affectives et sportives.
Il descend, comme de nombreux chiens du groupe 2 de la FCI, des grands molosses venus d’Orient et, plus récemment, du bulldog.
A l’ère chrétienne, ces chiens ont acquis des physionomies différentes selon le pays. Parmi eux, le croisement d’un chien dit « mordeur de taureau » germanique (le bullenbeisser, aujourd’hui disparu) et d’un autre chien de taureau, le bulldog anglais, en 1890, donna la race boxer.
La paternité de la race a tour à tour été revendiquée par les Anglais et les Allemands et est aujourd’hui reconnue aux germaniques.
Premier standard de Boxer en 1902
Les caractéristiques du boxer ont été fixées rapidement grâce à une consanguinité étroite.
Dès 1896, la création du Boxer club allemand de Munich permet de démarrer la sélection.
Le premier standard est rédigé en 1902 puis modifié plusieurs fois par la suite, notamment en 1905 dans le but d’introduire le prognathisme en tant que caractéristique typique de la race.
Utilisé par l’armée pendant la première guerre mondiale, tour à tour comme chien d’estafette, chien de garde, de trait, de patrouille, le boxer est classé, dès 1924, parmi les chiens de travail.
Son standard évolue et interdit, dès 1925, la couleur noire, qui ressortait souvent dans les portées en raison de l’apport de sang de schnauzer, et la blanche.
En France, le premier club de race est créé en 1922, à Strasbourg, et un club dissident le suit, trois ans plus tard, à Mulhouse. Après le Boxer Club de France, né de la fusion de ces deux clubs en 1946, c’est l’Association Française du Boxer qui gère la race sur notre territoire depuis 2010.
Une histoire qui… « dure » !
L’histoire de la France avec le boxer est une histoire qui dure. De 1970 jusqu’au milieu des années 90, le boxer a été numéro 1 du deuxième groupe dans notre pays, enregistrant jusqu’à plus de 3 000 naissances annuelles (1 128 naissances en 1970, 3 374 en 1980, 2 344 en 1990). Les années 80 ont véritablement été sa décennie.
Puis à la fin des années 1990, il est dépassé par le rottweiler (2 275 naissances en 2000 contre 5 925 pour le rot). Dans les années 2010, d’autres molosses ont plus la cote (cane corso, bouvier bernois, bulldog).
Aujourd’hui, le boxer est cinquième de son groupe mais ses naissances se maintiennent (2 036 en 2018).
Il reste bien représenté en Europe et notamment en Italie, Espagne, Allemagne et dans les pays de l’Est.
Impression de puissance du Boxer
Aux Etats-Unis, où le boxer a été introduit dans les années 1930, il connaît également un beau succès.
Chien de taille moyenne et de construction carrée, le boxer dégage une impression de puissance qui ne se départit pas d’une élégance certaine, tant son mouvement est souple et son allure distinguée.
D’une taille moyenne de 60 cm, il pèse une trentaine de kilos répartis sur un corps particulièrement musclé. Cet aspect athlétique allié à une élégance naturelle est un des atouts du boxer et a certainement contribué à son succès auprès du public. Il est l’archétype du chien sportif et convient aux maîtres dynamiques.
Indéniablement sympathique, le boxer est un molosse au grand cœur, qui voue une affection sans borne à ses maîtres et est très proche des enfants. Il se montre à leur égard particulièrement doux et prévenant. Pourtant, sa nature profonde tend plus vers le rustre et l’énergie pas toujours bien gérée, même si ce n’est jamais avec une once de méchanceté.
Ses démonstrations d’affection sont parfois difficiles à supporter et il convient très tôt de les contrôler.
En contrepartie de cet attachement profond à ses maîtres, il supporte très mal la solitude.
Comme avec tous les chiens, surtout ceux de son gabarit, il faudra s’imposer en chef de meute et imposer les limites nécessaires.
Particulièrement dissuasif, il se montre bon chien de garde et sait décrypter les intentions des visiteurs.
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