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Santé: l’hypertype

Extrait du magazine Tout Chien (voir le sommaire du Numéro 31)

Hypertype : un risque pris au sérieux

Dans l’esprit du public, et encore plus s’il est cynophile, le qualificatif « de race » est synonyme de valeur ajoutée chez un chien par rapport à un congénère corniaud ou croisé. La preuve, le chien de race se paye, et parfois même très cher ! S’il est vrai que les chiens de race ont fait l’objet d’une sélection poussée, qui a permis d’obtenir une assez forte homogénéité sur les plans physique et caractériel, elle n’a pourtant pas eu que des effets bénéfiques. Notamment ces dernières décennies, quand les éleveurs ont eu tendance à privilégier des critères esthétiques extrêmes pour répondre à une demande des propriétaires, friands de toujours plus d’extraordinaire au sens premier du terme. L’ensemble a abouti au phénomène d’hypertype, délétère pour la santé et le bien-être des chiens. Fort heureusement, sous la pression des instances cynophiles et vétérinaires, la sélection s’opère de plus en plus sur des critères de santé.

Trop grand, trop petit, trop gros, trop plissé, trop écrasé… les superlatifs sont à la mode chez les propriétaires de chiens qui apprécient de se démarquer avec un animal littéralement « extraordinaire ». Mais malheureusement, tout comme le mieux est l’ennemi du bien, le trop peut l’être également.

Ces tendances morphologiques exagérées sont qualifiées d’hypertypes quand un trait physique particulier est exacerbé. Au point parfois de nuire à la qualité de vie, voire à la santé des individus.

Défini en 2007 par le vétérinaire zootechnicien Bernard Denis comme « une déviance sélective », l’hypertype n’est pas l’apanage de l’espèce canine et se rencontre aussi chez les animaux de rente, les chats et même les chevaux.

Après une première phase de sélection utilitaire sur des capacités à effectuer certaines tâches, la majorité des races canines ont été façonnées ensuite sur leur morphologie et seules quelques races (berger australien, bouvier bernois, berger blanc suisse…) peuvent mettre en avant une petite proportion d’individus demeurés aptes au travail.

Dans d’autres races (cocker anglais, teckel...), une scission nette s’est opérée entre deux populations : les champions de beauté et les chiens de travail, toujours minoritaires.

Une troisième catégorie de races, très minoritaire, comporte avant tout des chiens sélectionnés sur leurs capacités au travail (berger belge malinois, border collie, épagneul breton…).

L’hypertype morphologique est enfanté par le standard qui ne se préoccupe que de ce volet phénotypique.

Plusieurs formes et plusieurs risques

Il peut prendre différentes formes. La plus connue et répandue, et aussi celle qui est la plus documentée en ce qui concerne les risques sanitaires, concerne la brachycéphalie exagérée (raccourcissement extrême du chanfrein) qui peut entraîner l’apparition d’un syndrome brachycéphale.

Attention cependant à ne pas faire de raccourci inopportun : tous les chiens brachycéphales n’en sont pas atteints et dès lors qu’ils ne sont pas hypertypés, ils ne souffrent pas de troubles respiratoires.

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