Extrait du magazine Tout Chien (voir le sommaire du Numéro 10)
Beagle : l’utilisation avant la compagnie
Avec 4.682 inscriptions au LOF (Livre des Origines Français) l’an dernier, le beagle a franchi un palier et se situe dans le top 15 des races les plus répandues en France. Ce petit chien gai et actif séduit un public de plus en plus large avec son air attendrissant. Ce physique de joli cœur ne doit pas faire oublier son cœur de métier : la chasse.
Petit chien courant gai et actif sélectionné pour la chasse mais de plus en plus apprécié pour la compagnie, le beagle est une race à la mode qui ne cesse de grimper dans le classement du nombre de naissances de chiots inscrits au LOF (livre des Origines Français).
Il est néanmoins difficile de parler de phénomène de mode tant son succès est durable ; tout juste peut-on évoquer une accélération dans l’accroissement du nombre de naissances ces dernières années.
Le fer de lance des chiens de son groupe
Ainsi, en 1970 on comptait déjà 814 naissances de chiots issus de parents inscrits au LOF, 1.146 en 1980, 1.706 en 1990, 2.017 en 2000 et 3.310 en 2010. En pratique, le beagle n’a quasiment jamais quitté la tête du groupe 6, celui des chiens courants et chiens de recherche au sang dont il est le fer de lance.
Un physique passe-partout, une robustesse à toute épreuve et un caractère aimable sont les ingrédients majeurs de ce succès. « Les phénomènes de mode sont toujours inquiétants, mais je reste assez serein sur l’avenir de la race, car les chiens vendus en tant que chiens de compagnie reproduisent peu et notre sélection est donc toujours basée sur les chiens d’utilisation », rassure Jacques Menut, président du Club français du beagle, beagle harrier et harrier et éleveur depuis plus de 40 ans.
Il déplore par contre l’explosion « d’éleveurs peu scrupuleux qui vendent des beagles non LOF en faisant croire aux acheteurs qu’ils pourront les faire « lofter » plus tard ». « C’est une escroquerie d’ordre éthique », s’insurge le président.
Malgré cette dérive, qui reste donc canalisée par le fait que les chiens ainsi vendus reproduisent peu, le cheptel français est de bonne qualité.
Une origine britannique
« Dans les années 70-80, les éleveurs, moi y compris, avaient tendance à importer des beagles d’Angleterre, les chiens y étant d’un modèle nettement supérieur. Cette différence a été gommée aujourd’hui et à l’inverse, nos chiens n’ont même plus rien à envier aux individus d’Outre-Manche », explique Jacques Menut.
Chien courant de petite vénerie, le beagle est en effet d’origine britannique même si l’histoire de son nom est moins tranchée et qu’il pourrait provenir du vieux français « beigle » ou du celte « beag », ces deux termes signifiant « petit ».
Une autre interprétation fait descendre cette appellation du français « bégueule », qui signifie « gosier béant » et qui fait référence au bruit que faisait la meute lorsqu’elle chassait. Ses vocalises étonnantes lui ont aussi valu le surnom de « singing beagle ».
L’apparition du beagle remonterait à la Grèce antique, des textes du IIIe siècle avant Jésus-Christ faisant état d’un chien de petite taille qui chasse le lièvre. On suppose que c’est à cette époque que le chien fut introduit en Angleterre.
On retrouve sa trace outre-Manche sous le règne du roi Henri VII d’Angleterre et le chien connaît encore plus de succès après le couronnement de sa fille, Elizabeth Ière, qui aurait développé la race en croisant un Harrier et une ancienne lignée de terriers anglais. Utilisés pour chasser le lièvre, ils étaient de si petite taille qu’on pouvait, dit-on, les transporter dans une sacoche ou une large poche de manteau. Du reste, on trouve encore le beagle sous le nom « beagle Elizabeth » mais cette appellation « est un mythe », insiste Jacques Menut. « Cela n’existe plus malgré une croyance assez répandue et renforcée par des vendeurs (peu scrupuleux) qui vendent sous cette appellation des Beagles dégénérés. La Centrale canine ne reconnait pas ces chiens qui ne peuvent pas être LOF », ajoute-t-il.
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