Sharpei 1

Race de chien à la une : Le Sharpeï

Extrait du magazine Tout Chien (voir le sommaire du Numéro 31)

Sharpeï : un chien à (re)découvrir

Le moins qu’on puisse dire, c’est que le sharpeï est un chien original. Par son look plissé, par son caractère bien trempé, même par son nom : il ne passe pas inaperçu. Classé parmi les molossoïdes de type dogue, au sein du 2e groupe de la FCI, il est aujourd’hui prisé en tant que chien de compagnie.

Race reconnue depuis le début des années 80, le sharpeï a fait timidement son apparition dans notre pays à peu près simultanément. En 1985, on enregistrait 22 naissances de chiots et le chien intriguait plus qu’il ne plaisait. Pourtant, phénomène de mode et attrait pour l’extraordinaire aidant, le sharpeï s’est assez vite popularisé au point de devenir particulièrement répandu au début des années 2000 (1 124 naissances puis 1 617 en 2010).

Depuis, l’engouement est, heureusement pour lui car on connaît tous les effets secondaires des phénomènes de mode rapide, retombé. Néanmoins, les effectifs de chiens Lof diminuent de manière inquiétante aux yeux de la présidente du club de race, Evelyne Desquartiers (997 naissances en 2019, 980 en 2020). « Si les inscriptions au Lof sont en chute libre, ce n’est pas le cas des sharpeï non Lof, en pleine expansion », constate-t-elle à regret.

Car le sharpeï a besoin de ce contrôle pour garantir sa bonne santé et sa conformité au standard.

Malgré son allure débonnaire, ce n’est pas le chien de tout le monde et il mérite une prise en charge avertie. Ce côté forte tête, il le doit à son héritage de chien de combat car on l’oublie aujourd’hui qu’il est devenu 100 % chien de compagnie.

Une peau de sable

On trouve le nom de la race écrite sous différentes orthographes : avec un tréma sur le i, avec ou sans trait d’union… L’orthographe validée, sharpeï, qui se prononce « sahpay » en chinois, a une signification controversée. Elle ferait vraisemblablement référence à la texture de sa peau et se traduirait par « chien au pelage rugueux » ou « chien à peau de sable », particularité qui le rend unique dans le monde canin.

Si sa provenance chinoise ne fait aucun doute, les origines exactes du sharpeï sont, comme pour de nombreuses races canines, assez floues. Deux théories s’affrontent. L’une octroie à la race une origine très ancienne, la faisant remonter à la dynastie des Han (206 avant JC-220 après JC). Pour d’autres cynophiles, la race aurait été créée beaucoup plus récemment.

Plusieurs éléments sont en faveur de la première hypothèse, notamment le fait qu’on ait retrouvé des statuettes et des figurines en terre cuite, à l’image du sharpeï, dans des tombeaux datant de l’époque Han. Le sharpeï aurait vraisemblablement des ancêtres communs avec d’autres dogues asiatiques comme le chow-chow, témoin sa langue noire, une caractéristique qu’il partage avec cette race et qui est liée à une caractéristique pigmentaire certainement due à une mutation génétique spontanée.

Le sharpeï a toujours été un chien rustique, utilisé par les classes paysannes pour la garde et la chasse, son gibier de prédilection étant la mangouste. Son physique massif lui valut ensuite d’être sélectionné pour les combats de chiens d’où l’apparition de certaines de ses caractéristiques : peau ample pour que, même mordu, il puisse se retourner et contre-attaquer, yeux très enfoncés, poil rugueux douloureux pour la langue pour que l’adversaire répugne à y mordre, crocs incurvés pour assurer une bonne prise.

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