DOGUE ARGENTIN

Race à découvrir : Le Dogue argentin

Extrait du magazine Tout Chien (voir le sommaire du Numéro 27)

Dogue argentin : un molosse à redécouvrir

Fait rarissime dans la cynophilie, le dogue argentin est le fruit du travail d’un seul éleveur qui l’a sélectionné dans l’optique de façonner le chasseur idéal du gibier de la pampa argentine. Si cette attribution n’est plus guère son activité principale, le dogue argentin a réussi sa « carrière » à l’exportation et a même suscité pendant un temps l’engouement du public français. Sans être tombé en désuétude, il est aujourd’hui beaucoup moins répandu mais reste prisé d’un public de connaisseurs.

Arrivé en France dans les années 80, le dogue argentin a fait partie des molosses en vogue dans les années 2000 (1205 naissances), alternatives « hors catégorie » à des races comme le rottweiler ou l’American Staffordshire terrier.

Depuis quelques années, ses effectifs diminuent (538 naissances l’an dernier (chiffres SCC)) mais ce chien a conservé un public de passionnés avertis.

Il n’est pas le chien de tout le monde

Car le dogue argentin n’est pas le chien de tout le monde, en lien notamment avec ses origines. Cette race a en effet été créée de toutes pièces par deux frères, les docteurs Antonio et Augustin Nores Martinez, des experts en biologie qui, en treize générations, ont assis les caractéristiques de la race actuelle. Leur objectif était précis : créer un chien parfaitement adapté pour la chasse au gros gibier de la pampa argentine tel que les pécaris, une sorte de cochon sauvage, et les pumas.

Le jeune Martinez décida donc de créer le chien « idéal ». Pour cela, il opéra une série de croisements en vue d’obtenir les critères cherchés : blancheur, puissance et odorat développé.

Une blancheur indispensable

La blancheur immaculée était en effet indispensable pour distinguer le chien du gibier et le repérer lors des chasses. Elle fut obtenue par l’apport de sang de bull terrier.

La puissance fut conférée par le dogue allemand tandis que le flair fut l’affaire du pointer. Pour la force de la mâchoire, il était impossible de se passer de la contribution du bulldog !

A ce cocktail détonnant, le jeune cynophile ajouta aussi du sang d’irish wolfhound, de mâtin espagnol et pyrénéen, de boxer, mastiff ou encore dogue de Bordeaux.

Un premier standard en 1928

 

Au bout de 13 générations, en 1928, le Dr Martinez, alors âgé de 21 ans seulement, déposa le premier standard de la race qu’il baptise alors « auracana ».

A sa disparition précoce, en 1956, son frère reprit le flambeau pour homogénéiser la race et, en 1973, le fruit de leur travail fut reconnu par la FCI qui officialisa le dogue argentin.

Le dogo comme on le surnomme est un chien qui se distingue au premier regard par son physique racé.

Chez lui, tout est proportionné et équilibré, à commencer par son format. Sa taille varie de 62 à 68 cm pour les mâles et 60 à 65 cm pour les femelles pour un poids de 40 à 45 kg.

Le dogo reste légèrement plus long (d’environ 10 %) que haut.

La tête « donne une impression de force et de puissance ». Caractéristique propre au dogo, son chanfrein est légèrement concave.

Si les oreilles peuvent porter de petites taches noires, ce qui caractérise avant tout le dogue argentin, c’est la couleur blanc pur de sa robe. Son standard accepte une seule tache noire ou de couleur foncée sur le crâne, une oreille ou autour d’un œil mais elle ne doit pas dépasser 10 % de la surface de la tête. Les juges préféreront toujours les sujets blanc pur à qualité égale.

Le poil est court, lisse et doux, de densité variable selon le climat sous lequel il vit. Lorsqu’il est peu épais, notamment l’été, il peut laisser apparaître les régions pigmentées de la peau, ce qui n’est pas un défaut.

Puissance contre expressivité

L’impression de puissance du chien est contrebalancée par « son expression amicale et gentille ».

Les allures du dogo sont caractéristiques, agiles et franches à l’état normal, elles deviennent relevées et accélérées quand il s’éveille. Marcher l’amble est un grave défaut.

Dans son caractère, le dogo est plus proche des chiens de chasse que des autres molosses.

Très attaché à sa famille, il s’éduque facilement mais cette étape doit être soignée car le dogue argentin a un fort caractère et est en général peu tolérant envers les autres chiens. Il a donc besoin d’une socialisation poussée.

Pas d’agressivité

L’agressivité est proscrite dans les politiques de sélection et la docilité est de mise en exposition. D’autant que le dogo n’a pas besoin d’en rajouter pour tenir les importuns à distance, il est naturellement dissuasif !

Chien de famille avant tout, il ne s’épanouit pleinement qu’au contact des siens et supporte assez mal la solitude.

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