Extrait du magazine Tout Chien (voir le sommaire du Numéro 17)
Les otites sont des motifs de consultation vétérinaire particulièrement fréquents chez le chien. Leur traitement doit être raisonné pour éviter les récidives.
L’otite est une inflammation du conduit auditif externe du chien. C’est une affection douloureuse, fréquente dans l’espèce canine et plus particulièrement chez certaines races, en raison de la conformation de l’oreille mais aussi d’autres facteurs. L’otologie représente environ 4 % des consultations vétérinaires.
De nombreux facteurs en cause
Parmi les facteurs favorisants de l’otite figurent un nettoyage trop agressif ou irritant, des facteurs environnementaux (chien nageur), la race (cocker spaniel, épagneul breton…), la confirmation des oreilles (tombantes, pilosité abondante), l’âge (gale d’oreilles plus fréquente chez les chiots), etc.
Sans traitement, elle peut se compliquer et toucher des structures plus internes de l’oreille avec des conséquences parfois graves.
Pour traiter correctement une otite, il faut d’abord comprendre le mécanisme qui conduit à son installation. On distingue différents types d’otites en fonction des structures de l’oreille qui sont atteintes.
Surtout l’otite externe…
La plus fréquente est l’otite externe qui intéresse le conduit auditif externe. Il existe aussi des otites moyennes et internes qui touchent des structures plus profondes de l’oreille et sont plus graves.
Chez le chien, plusieurs particularités anatomiques peuvent expliquer la prévalence élevée des otites et notamment le conduit auditif en L inversé dont l’angle favorise l’accumulation de cérumen.
Théoriquement, cette accumulation est sans conséquence car elle est prise en charge par un phénomène naturel d’auto-nettoyage de l’oreille (par migration épithéliale qui permet une évacuation du cérumen depuis le tympan vers l’extérieur du conduit auditif). Mais pour différentes raisons (corps étranger, parasite, allergie…), il arrive que cet auto-nettoyage se fasse mal. L’accumulation de cérumen conduit alors à une inflammation puis à une surinfection secondaire liée à l’action de champignons ou de bactéries.
Cette multiplication microbienne entraîne elle-même des modifications épidermiques, dermiques et du cartilage et entretient un cercle vicieux.
Attention à la chronicité
L’otite est rarement primitivement infectieuse car l’oreille se défend bien. C’est l’inflammation qui survient en premier.
Sans traitement, la situation risque de s’aggraver et quand l’otite devient chronique, elle est plus compliquée à gérer.
Les connaissances sur ces affections ont progressé ces cinq dernières années et permettent aujourd’hui de raisonner le traitement.
En effet, loin de se restreindre à un traitement antimicrobien, la gestion d’une otite externe canine doit être raisonnée et axée en premier lieu sur la lutte contre l’inflammation. Elle nécessite une évaluation complète préalable et une bonne observance de la part du propriétaire.
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