Les troubles obsessionnels compulsifs ou TOC du chien

Santé du chien : Les troubles obsessionnels compulsifs ou TOC

Extrait du magazine Tout Chien (voir le sommaire du Numéro 1)

TOC : nos chiens aussi !

Amusants au premier regard, les troubles obsessionnels compulsifs du chien, appelés aussi stéréotypies, sont en réalité de réelles affections comportementales et/ou nerveuses qu’il convient de prendre en charge. Leurs conséquences peuvent en effet être lourdes, tant pour la santé du chien que pour la qualité de sa relation avec l’Homme.

Les troubles obsessionnels compulsifs ou TOC, connus chez l’Homme, touchent aussi le chien. Dans cette espèce, les TOC sont également appelés « stéréotypie », ce terme qualifiant des mouvements répétitifs et invariant sans but ou fonction apparents. Il s’agit d’une activité envahissante et non reliée au contexte. Les exemples sont plus éloquents que la définition : chien qui gobe des mouches imaginaires, tourne autour de sa queue, flaire le sol sans s’arrêter…

Chez les animaux sauvages détenus en captivité et les équidés, les stéréotypies ont été très étudiées et constituent un facteur de mal-être avéré. Elles se déclenchent dans des situations de stress, de frustration ou d’ennui.

Chez le chien, on distingue différents types de stéréotypies (Landsberg & al, 2003) :

-stéréotypies orales : léchage compulsif, suçage des flancs, mouvements incessants de langue ;

-stéréotypies motrices : chien qui cherche à attraper sa queue (tail chasing), tournis (appelé aussi spinning) sans signal d’arrêt ;

-stéréotypies auto-dirigées : le chien s’en prend à une partie de son anatomie, cette « attaque » pouvant aller jusqu’à des automutilations ;

-vocalisations : aboiements, gémissements, hurlements ;

-stéréotypies hallucinatoires : attaque du sol, gobage de mouches, poursuite des lumières et des ombres.

Dans certains cas, plusieurs types de stéréotypies se mélangent (chien qui tourne en grondant et en agressant).

Causes variables

Les causes de ces stéréotypies sont nombreuses et complexes. Elles peuvent être liées à un trouble nerveux ou comportemental (stress, ennui, conditions de vie inadéquates) ou secondaires à une autre affection (tumeur cérébrale, état anxieux, épilepsie : certaines stéréotypies étant l’expression de crises convulsives partielles).

Dans tous les cas, elles ne devraient pas être prises à la légère car elles peuvent être le signe révélateur d’une maladie grave ou d’un réel état de mal-être du chien.

Devant une stéréotypie durable et non reliée au contexte, la consultation d’un vétérinaire est donc nécessaire. Ce dernier éliminera les causes organiques (dermatoses entraînant du léchage compulsif, affections nerveuses…).

Tournis du bull terrier : un TOC sous surveillance

Chez le bull terrier, on rencontre ce qu’on appelle un syndrome dissociatif qui est défini en médecine vétérinaire comportementale comme une perte de la relation au monde pouvant se traduire par de l’hébétude, des hallucinations, de l’impulsivité et des stéréotypies envahissantes avec obnubilation. Globalement, le chien est qualifié de « bizarre ».

Les bull terrier sont sans doute les chiens qui payent le plus lourd tribut en termes de stéréotypies puisqu’on en recense plusieurs chez eux : spinning (tourner en rond), tail chasing (chasser sa queue), fixité, attaque d’objets inanimés, agressions imprévisibles sur l’Homme.

Ces troubles doivent faire l’objet d’une prise en charge et, tout aussi important, d’une sélection génétique.

Photo C. Guillaume

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