Extrait du magazine Tout Chien (voir le sommaire du Numéro 19)
Bouvier bernois : la qualité suisse
Avec son élégante robe tricolore, son poil mi-long et son allure de peluche, le bouvier bernois ne passe pas inaperçu. Il inspire d’emblée la bienveillance et son pelage appelle les caresses. Gros nounours au caractère affirmé, ce bouvier suisse est une valeur sûre du monde cynophile.
Depuis plus de vingt ans, le bouvier bernois est devenu un des molosses préférés des Français, sans faire de vague et en toute discrétion malgré un physique qui, lui, ne passe pas inaperçu. Le beau gosse du deuxième groupe a tout pour lui : une plastique avantageuse et un caractère en or.
Le public ne s’y est pas trompé et depuis plus de dix ans, le fait régulièrement figurer dans le Top 20 de ses races préférées.
Avec 3 299 naissances de chiots issus de parents inscrits au Livre des origines français l’an dernier, il était également deuxième de son groupe, qu’il a contribué à nommer*, derrière le cane corso.
Historiquement, il serait, selon toute vraisemblance et comme son nom l’indique, né en Suisse.
Un chien Suisse ou asiatique d’origine ?
Deux hypothèses s’affrontent cependant : une histoire 100% suisse avec une naissance à Berne ou une ascendance asiatique, ses ancêtres étant alors des dogues asiatiques qui, croisés avec des chiens helvétiques, firent souche en Suisse.
Une chose est sûre, c’est en Suisse que la race s’est constituée et que le principal travail d’élevage et de sélection a été effectué.
Le chien y est signalé dès le Moyen-âge, initialement dans les montagnes suisses où il était utilisé comme auxiliaire de l’homme pour protéger les fermes et les troupeaux.
Un chien d’attelage
Au cours des siècles, il fut mis à contribution dans différentes tâches. Il était notamment très prisé comme chien d’attelage et convoyait les bidons de lait jusqu’aux fromageries. Une riche iconographie sur le sujet témoigne de cette activité. Aujourd’hui encore, il n’a rien perdu de ses capacités de « tracteur » et l’attelage de trait est une discipline dans laquelle il excelle.
La race fut délaissée au XIXème siècle, victime de l’industrialisation et de l’afflux de races étrangères jugées plus originales et qui lui volèrent la vedette.
Il fallut attendre le XXème siècle et le travail de Franz Schertenleib pour le voir enfin réapparaître et s’imposer dans le paysage cynophile suisse. M. Schertenleib définit un premier standard en 1892. Toutefois, ce n’est que dix ans plus tard que les premiers sujets furent exposés dans le cadre de l’exposition canine de Berne, en classe d’essai et en tant que « Dürrbächler », du nom du petit hameau et de l’auberge de Dürrbach près de Riggisberg où ce bouvier tricolore à poil long était spécialement répandu. Son nom actuel ne fut officialisé qu’en 1910.
Le « Club suisse du Dürrbächler » fut pour sa part fondé en 1907, à l’initiative d’un groupe d’éleveurs de la région de Berthoud (Burgdorf).
Comme de nombreuses races canines, le bernois fit les frais des conflits mondiaux et la race marqua une pause lors de la première guerre mondiale. Elle reprit ensuite son essor grâce aux efforts de passionnés qui prirent le relais de Schertenleib. Un apport fortuit de sang de terre-neuve, en 1949, remédia au tempérament semblait-il trop craintif des bouviers de l’époque.
En France, les premiers sujets firent leur apparition vers 1955 mais il faudra attendre la fin des années 90 pour que ses effectifs décollent. Autour de 3 500 naissances chaque année
Ainsi, de 9 naissances en 1970, la race en a enregistré 93 en 1980, 555 en 1990 puis 2 021 en 2000, 3 514 en 2010 et 3 299 l’an dernier. Depuis une dizaine d’années, les chiffres se sont stabilisés autour de 3 500 naissances chaque année.
Ce succès, le bouvier bernois le doit à la combinaison de qualités physiques et comportementales.
Le bouvier bernois fidèle et attentif
Fidèle et attentif à ses maîtres, le bernois, comme on le surnomme affectueusement, est le chien de famille par excellence. Quand il a donné son affection, c’est pour la vie et un bernois ne pourra pas ou difficilement passer de main en main. Grand ami des enfants, il sait se transformer en compagnon de jeu disponible et attentionné car il est conscient de sa force.
Pourtant, il y a quelques années, l’effectif français de bouviers bernois a été décrié pour un caractère parfois difficile et orageux et le chien a peiné à se débarrasser de cette mauvaise réputation.
Le club de race a pourtant œuvré pour redresser la barre et les chiens au caractère peu stable sont systématiquement sanctionnés en exposition. Peu à peu, le cheptel a retrouvé l’équilibre caractériel qui a fait sa réputation.
Le bernois n’entre plus dans la catégorie des chiens de travail. Chien de ferme à la base, il est sélectionné depuis plusieurs décennies pour la compagnie et l’équilibre caractériel est donc un point non négociable.
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