Extrait du magazine Tout Chien (voir le sommaire du Numéro 33)
Mastiff : le molosse XXL
Un chien qui peut peser plus de 100 kg et dont la morphologie est l’incarnation même du molosse, cela ne peut que plaire aux réalisateurs ! Le mastiff est ainsi souvent mis à l’honneur sur petit et grand écrans. Aussi tendre et affectueux qu’il est costaud, le mastiff mérite d’être découvert pour ses qualités de cœur autant que pour son physique.
Le mastiff est l’incarnation typique du chien de type molossoïde et est encore souvent qualifié de « molosse » ou de « dogue » par le public néophyte. Ce chien au gabarit impressionnant est, sans doute pour cette raison, souvent mis à l’affiche par les réalisateurs de séries, de publicités ou de films. D’ailleurs parfois sur un ton humoristique et décalé eu égard à sa taille, comme en témoigne le fameux Pupuce de la série à succès En famille diffusée sur M6 (voir notre dossier page 12 à 14).
L’histoire de ce dogue d’origine britannique se superpose à celle des chiens de type dogues et molossoïdes. Il descend du dogue du Tibet, l’ancêtre de nombreux molosses.
On trouve des traces de son existence dès le XIVe siècle.
Initialement, il était prisé de la noblesse britannique qu’il accompagnait dans la chasse au gros gibier. Successivement auxiliaires de guerre, de chasse ou gardiens des propriétés, les ancêtres du mastiff se sont aussi illustrés dans les combats. Leurs propriétaires les faisaient affronter d’autres chiens mais n’hésitaient pas non plus à les mesurer à des ours, des taureaux, voire des fauves.
Progressivement, le chien est devenu moins utile, à mesure que les combats étaient interdits et la chasse restreinte. Les effectifs ont donc diminué. Cela n’a pas empêché les cynophiles de protéger la race et d’ériger un premier standard en 1882.
Indissociable du bullmastiff
Le mastiff est indissociable d’une autre race qui en est le descendant direct : le bullmastiff, géré en France par le même club de race.
Ce dernier est issu du croisement entre un mastiff et l’ancien type de bulldog, effectué au milieu du XIXe siècle. Le sang mastiff est resté prépondérant dans le mélange, ce qui explique la ressemblance marquée entre les deux races (voir encadré).
Le bullmastiff a été reconnu par le Kennel Club britannique en 1924, une officialisation qui a mis un terme aux croisements mastiffs-bullmastiffs régulièrement pratiqués.
Comme pour de nombreuses races, la seconde guerre mondiale a failli être fatale au mastiff. Le cheptel s’est progressivement reconstitué grâce à l’intervention d’éleveurs américains qui ont adopté et élevé la race outre-Atlantique.
Le bullmastiff a été plus préservé car il était utile en tant qu’auxiliaire de police.
La France s’est intéressée d’abord au bullmastiff, avec la naissance d’un club de race en 1957. Puis, suite à l’arrivée du mastiff sur notre territoire, dans les années 70, le club a élargi son champ d’action à cette deuxième race. Les effectifs ont augmenté graduellement mais sans jamais dépasser les 300 naissances par an même si les statistiques de naissances de chiots issus de parents inscrits au Lof s’en sont approchées ces dernières années.
En 2020, on ne compte que 181 naissances de mastiffs issus de parents inscrits au Lof contre 283 en 2019. La baisse se remarque aussi chez le bullmastiff (340 naissances contre 403 en 2019).
Malgré cette faiblesse numérique, le mastiff est connu du grand public, en partie grâce à ses apparitions télévisées et cinématographiques (lire encadré). Ces effectifs contenus sont aussi le gage d’une production contrôlée et de qualité, ce à quoi veille son club de race présidé depuis plus de vingt ans par Anne-Marie Class qui possède des représentants des deux races gérées par le club. D’ailleurs, « le taux de confirmation est élevé dans nos races, particulièrement chez le mastiff qui est le meilleur du groupe 2 en 2020 », se félicite-t-elle.
Ci-dessus : Mastiff - Crédit photo Anne-Marie Clas
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