Extrait du magazine Tout Chien (voir le sommaire du Numéro 13)
Bulldog continental : la santé dans son pedigree
Race suisse, créée de toutes pièces par une éleveuse passionnée et acharnée, le bulldog continental a été reconnu par la Société Centrale Canine en 2014. Depuis, ses naissances dans notre pays ne cessent d’augmenter, preuve qu’il a rencontré son véritable public : des amateurs de chiens au look molossoïde, mais qui sont aussi résistants et en bonne santé. La race a d’ailleurs été créée pour répondre à cette combinaison de la morphologie type bull et de la santé. Le résultat est atypique et attachant.
« Il n’existe encore aucun chien de compagnie de type molossoïde résistant et de taille moyenne pour lequel il y a pourtant une forte demande, ainsi que l’attestent les nombreux amateurs passionnés de cette race encore jeune. Et le bulldog continental est prêt à combler cette lacune ». Tel est le cahier des charges qui a conduit à la création de la race bulldog continental et qui figure dans son standard.
Souvent confondu avec le bulldog anglais, dont il descend, le bulldog continental est une vraie race à part entière qui a émergé il y a un peu plus d’une dizaine d’années dans cette optique de combiner le « look » bulldog et la résistance physique.
Dans la longue série des bulldogs « alternatifs » (olde english, Leavitt bulldog, Victorian bulldog, Renaissance bulldog…) c’est même un des rares à avoir tiré son épingle du jeu puisque la Suisse l’a officiellement reconnu comme race en 2004 puis a entériné son club de race un an plus tard, suite au travail acharné et sérieux de l’éleveuse Imelda Angehrn (Pickwick Bulldogs).
La France en 2014, la Tchéquie, puis l’Allemagne ont suivi cette voie et la race a entamé depuis un chemin vers la reconnaissance par la Fédération cynologique internationale.
Des éleveurs de bulldog passionnés
Le conti, comme on le surnomme, est aujourd’hui bien implanté en France et peut compter sur le travail d’éleveurs passionnés pour le promouvoir.
Parmi eux figure Marie-Claude Dauvois, une pionnière puisqu’elle possède les deux premiers individus inscrits au Lof. « Je suis allée chercher ma première chienne chez Imelda Angehrn il y a sept ans. J’ai aujourd’hui six femelles et un mâle (un des cinq étalons enregistrés par le club de race français, NDLR) », explique-t-elle. Cette ancienne éleveuse de bouledogues français et de bulldog anglais s’est tournée vers le conti dans une optique bien précise : retrouver un molosse qui met bas naturellement, avec des chiennes qui allaitent leurs petits de manière parfaitement autonome et des individus qui peuvent effectuer de longues promenades sans peine.
Pas de comparaison possible pour le bulldog continental
Elle qui est devenue la présidente du club français du bulldog continental, qui œuvre pour l’instant sous l’égide du club français du mastiff et bullmastiff, rejette la comparaison systématique avec les autres bulldogs. « Ce n’est pas l’objet », insiste-t-elle.
Imelda Angehrn a créé sa race dictée par la volonté de produire des chiots en bonne santé et dans le respect du bien-être animal. Eleveuse de bulldog anglais, elle a été tentée à l’origine par la retrempe avant de partir sur l’idée d’une création de race conforme à ses souhaits. Elle a donc ouvert un livre sur lequel ont été inscrits des chiens sélectionnés pour la créer, essentiellement des bulldog anglais et des olde english bulldog mais aussi quelques bouledogues français et même des mastiffs.
Les croisements ont été effectués sous le patronage de la Société cynologique suisse, qui a autorisé ce programme, et avec la supervision de vétérinaires, et notamment du Pr Bernard Denis, zootechnicien reconnu. Les premiers chiots sont nés sous le nom de Pickwick Bulldogs Old Type.
L’éleveuse a créé 8 lignées de sang différentes, le nombre requis par la FCI pour l’enregistrement officiel d’une race, chaque lignée comportant au moins 2 mâles et 6 femelles.
D’une lignée à l’autre, il ne doit exister aucun chien en commun sur les 3 générations (donc jusqu’aux arrière grands-parents).
Le livre a été refermé en 2012. Il n’y a donc plus aujourd’hui d’ajout possible d’autres races pour produire du bulldog continental.
Toute cette procédure a duré une quinzaine d’années et plus de 1 000 chiens ont été enregistrés en Suisse.
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