Extrait du magazine Tout Chien (voir le sommaire du Numéro 13)
Mis à l’index par un nombre croissant d’acteurs de la cynophilie, le phénomène de l’hypertype, surtout morphologique mais aussi utilitaire, est pourtant toujours présents dans de nombreuses races canines. Contraire au bien-être et à la santé des chiens, il mérite cette prise de conscience.
On peut s’en réjouir : le problème de l’hypertype est désormais pris au sérieux par les instances cynophiles nationales et internationales et des mesures de lutte se mettent en place.
L’hypertype morphologique est en effet de plus en plus fréquent dans certaines races et ces dérives esthétiques ne sont pas sans conséquences sur la santé des individus.
Les premières alertes sont apparues dans les années 2010 en provenance des pays anglo-saxons. Des associations vétérinaires internationales ont pris position contre l’hypertype qui est responsable de problèmes de santé potentiellement graves.
Ces dérives de la sélection sont encouragées par le public qui cherche une image quand il acquiert un chien et ne s’intéresse pas toujours à son bien-être. Il demande donc des individus plus grands, plus massifs, au faciès juvénile plus prononcé, au museau plus écrasé, à la peau plus plissée, etc.
Or le spectaculaire se fait souvent au détriment de la santé et du bien-être du chien.
Allier le beau et le bon
La prise de conscience du problème en France est récente mais massive et va en augmentant. Les instances cynophiles se mobilisent, à l’instar de la Société centrale canine qui a produit un formulaire d’évaluation pour lutter contre les hypertypes, destiné aux juges et aux experts.
Lutter contre l’hypertype sans pour autant dénaturer les races consiste à allier le beau et le bon, l’esthétique dans le respect du standard et les aptitudes au travail, sans oublier des qualités comportementales.
Pour le Dr vétérinaire Jean-François Coureau, professeur de zootechnie à l’école vétérinaire d’Alfort, c’est l’excellence qui confine à l’hypertype et il faut donc laisser de côté les superlatifs pour privilégier des chiens moins extrêmes mais bons en tout.
L’hypertype vient de la sélection même des races canines qui la plupart l’ont été sur leur morphologie plus que sur leurs aptitudes au travail.
Dans certaines races, (Retriever du Labrador, cocher anglais, teckel…), une scission nette s’est opérée entre deux populations : les champions de beauté et les chiens de travail, même si ces derniers restent toujours minoritaires.
Enfin, dans un petit nombre de cheptels canins (berger belge malinois, border collie, épagneul breton…), les chiens ont été sélectionnés sur leurs capacités au travail.
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